Bail sous seing privé ou bail notarié : quel acte choisir pour sécuriser la location de son bien ?
Lorsqu'un propriétaire met en location un bien immobilier, il a le choix entre deux types d'actes juridiques pour formaliser le contrat de bail : le bail sous seing privé, rédigé et signé directement entre les parties, et le bail notarié, établi par un notaire sous forme d'acte authentique. Ce choix n'est pas anodin : il emporte des conséquences juridiques significatives, notamment en matière de preuve et d'exécution forcée.
I. Le bail sous seing privé : une solution souple mais moins sécurisante
1. Définition et cadre juridique Le bail sous seing privé est régi par le droit commun des contrats (article 1101 et suivants du Code civil) et par les dispositions spécifiques au bail d'habitation (loi n° 89-462 du 6 juillet 1989). Il peut être rédigé librement par le bailleur, le locataire, ou un professionnel (agent immobilier, administrateur de biens).
2. Avantages et limites Cette forme de contrat est simple, peu coûteuse et rapide à mettre en œuvre. Toutefois, en cas d'impayés ou de litige, le propriétaire devra obtenir une décision de justice pour faire exécuter le bail (ex : expulsion du locataire), ce qui suppose des délais et des frais de procédure.
Exemple 1 : un propriétaire loue un studio à un étudiant avec un bail sous seing privé. En cas de départ anticipé sans préavis, il devra saisir le tribunal pour obtenir une indemnisation.
II. Le bail notarié : un acte authentique aux effets juridiques renforcés
1. Définition et valeur juridique Le bail notarié est un acte authentique au sens de l'article 1369 du Code civil. Il est reçu par un notaire et a force exécutoire immédiate, à l'image d'un jugement (article 1379 du Code civil). Cela signifie qu'en cas d'impayés, le propriétaire peut faire procéder directement à une saisie ou une expulsion via un huissier, sans passer par une procédure judiciaire préalable d'obtention d'un titre.
Attention : le bail notarié permet l'exécution forcée sur les obligations contractuelles (paiement des loyers), mais ne dispense pas du respect de la procédure d'expulsion prévue par le Code des procédures civiles d'exécution (commandement de quitter les lieux, délai de deux mois, saisine du juge en cas de maintien dans les lieux).
2. Intérêts pratiques pour le bailleur Le coût du bail notarié est compensé par une meilleure sécurité juridique. Il dissuade les impayés et permet une exécution rapide des obligations du locataire. Il constitue aussi une preuve parfaite du contenu du contrat, difficilement contestable.
Exemple 2 : un bailleur fait rédiger un bail notarié pour un appartement en centre-ville. En cas d'impayés, il mandate un huissier pour pratiquer une saisie grâce à la clause exécutoire contenue dans l'acte.
III. Comment choisir ? Une décision fonction des enjeux locatifs
1. Nature du bien et profil du locataire Pour une location meublée à court terme ou un bien à faible valeur locative, un bail sous seing privé peut suffire. En revanche, pour un bien de valeur ou un locataire dont la solvabilité est incertaine, le bail notarié est recommandé.
2. Volonté de prévenir les contentieux Le bail notarié permet de se prémunir efficacement contre les risques de contentieux locatifs, notamment en cas d'impayés, ce qui constitue un gain de temps et d'argent pour le propriétaire.
Conclusion
Le choix entre bail sous seing privé et bail notarié doit être guidé par une évaluation des risques locatifs et de la valeur du bien loué. Si le premier est suffisant pour des situations simples, le second offre une sécurité juridique optimale, particulièrement adaptée aux locations sensibles. Toutefois, il ne dispense pas du respect de la procédure judiciaire d'expulsion, même en présence d'une clause exécutoire.
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